8 décembre - Journée mondiale du Climat

Le climat, un défi pour la planète
La Journée mondiale du climat répond à un besoin urgent de trouver des solutions pour limiter le réchauffement climatique. Créée en 2017 par des Organisations Non Gouvernementales (ONG) elle a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique à cet incontournable problème et d’agir pour en réduire les effets.
Les climatologues connaissent bien les alternances de périodes chaudes et glaciaires et leurs répercussions sur la survie de nombreuses espèces animales. Ces phénomènes s’échelonnaient auparavant sur de longues périodes. Or le réchauffement climatique actuel est étroitement lié à l’action de l’homme et concerne une période très courte qui débute au siècle dernier. Aujourd’hui les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine entrainent un réchauffement global estimé à 1°C.
L’océan au cœur du défi climatique
Le dernier rapport du GIEC français (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), rendu en 2022, souligne l'urgence de mener une action résolue, rapide, coordonnée et durable afin d'endiguer les modifications sans précédent de l'océan et de la cryosphère qui induisent un réchauffement de la terre. L'océan, au cœur du système climatique, peut stocker une quantité de chaleur très élevée. Il est une sorte de gardien des équilibres thermiques de la planète et une source majeure de variation lente du climat.
Aujourd'hui l’activité humaine provoque l’émission de 40 milliards de tonnes de CO2 chaque année. La végétation terrestre et l'océan assimilent plus de 50% de ces rejets. L'océan emmagasine notamment une très grande quantité de carbone - environ 38 000 gigatonnes (Gt), soit 16 fois plus que l'ensemble des plantes terrestres et des sols, et environ 60 fois plus que l'atmosphère.
Sans ces deux « puits » de carbone, le réchauffement planétaire serait déjà bien supérieur à 1 °C (par rapport à l'ère préindustrielle). De plus l’immense capacité calorifique de l'océan permet d’absorber plus de 90 % de la chaleur supplémentaire engendrée par le réchauffement climatique. Cette régulation naturelle provoque cependant des processus négatifs comme la montée du niveau des mers ou l'acidification de l'océan. En effet la fonte des 200 000 glaciers - glaciers continentaux et calottes glaciaires - présents sur la planète et le réchauffement de l’eau de mer, lié à l’expansion thermique, causent une augmentation du volume d’eau de mer. Cette élévation d'environ 15 centimètres depuis 1900, ne cesse de croître, passant de 1,4 à 3,6 mm/an.
Le niveau de la mer continuera de monter lentement pendant des siècles après l'arrêt du réchauffement planétaire. Mais cette élévation peut varier de 20 centimètres à plus d'un mètre d'ici la fin du siècle selon la quantité de gaz à effet de serre émise par l’homme.
Dans ce dernier rapport du GIEC la fourchette haute des prévisions est malheureusement évaluée à la hausse. En effet l’évolution des connaissances permet de mieux mesurer la fonte de l’Antarctique et ses conséquences extrêmes comme les vagues et surcotes dues aux tempêtes.
Les COP une réponse aux enjeux du climat
Face à ces enjeux climatiques 196 pays, signataires de la Convention Cadre de Nation Unies sur les Changements Climatiques, ont décidé d’organiser des COP (Conference of the Parties) pour fixer des objectifs mondiaux de lutte contre le réchauffement. Chaque année, représentants des États, des peuples autochtones membres de la société civile et du secteur privé se réunissent afin de suivre les engagements, les perspectives et les résultats de chaque pays.
La COP 27 avait pour objectif d’appliquer les solutions préconisées depuis des années pour minimiser les impacts du changement climatique, de plus en plus criants - aujourd’hui, 3,3 à 3,6 milliards de personnes (quasiment la moitié de la planète) vivent effectivement dans des zones très vulnérables. Elle devait également apporter des signaux forts en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, qui sont trop élevées pour permettre de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C.
Le résultat positif de cette dernière COP, qui s’est déroulé à Charm El-Cheikh, a concerné la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables au changement climatique. La création du fonds pour les « pertes et dommages » des pays en développement est une avancée intéressante. Mais les 340 millions d’euros annoncés semblent insuffisants au regard des besoins. Et surtout le flou autour du rythme de la réduction des émissions de gaz à effet de serre demeure. La prise de conscience est-elle à la hauteur des enjeux ? Les États changent-ils vraiment de paradigme ?
Des chiffres encore alarmants
Les émissions de CO2 en 2022 devraient atteindre tous les records, selon les dernières données du Global Carbon Project, publiées le 11 novembre. La perspective de contenir le réchauffement au-dessous de la barre 1,5 °C s’éloigne de plus en plus.
• Entre 2005 et 2019, les émissions mondiales de GES ont augmenté de 23,6 %, passant de 38 669 à 48 117 mégatonnes d'équivalent en dioxyde de carbone (Mt d'éq. CO2).
• En 2019, le principal pays émetteur était la Chine avec 12 705 Mt d'éq. CO2, soit 26,4 % des émissions mondiales de GES. Depuis 2005, les émissions de la Chine ont augmenté de 74,8 %.
• En 2022 le émissions de CO2 devraient atteindre 36,6 milliards de tonnes.
Or pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et limiter le réchauffement climatique de 1,5°C, les émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer de 50% d'ici 2030. Pourtant, selon les prévisions démographiques - 9 à 10 milliards d’habitants sur terre dans quelques décennies - et économiques, la demande en énergie devrait doubler d’ici la seconde moitié de ce siècle, passant de 12 gigatep (tonne-équivalent-pétrole) aujourd’hui à 20 gigatep.
Alors par où commencer pour soulever cet immense défi ? Quels sont les secteurs d’activités économiques et industriels les plus concernés ? Quels sont les chiffres dans le monde ?
En 2005, le World Ressource Institute avait publié une étude sur les secteurs qui émettaient le plus de CO2 dans le monde :
• Bâtiments : 16.5% dont
- Bâtiments résidentiels 10.2%,
- Bâtiments commerciaux 6.3%,
• Transports 14.7%, dont
- Transport routier 10.5%,
- Trafic aérien 1.7%,
- Trafic ferroviaire, maritime et autres 2.5%,
• Déforestation et gestion forestière 12.2%,
• Industries diverses 24.4% dont
- Ciment 5.0%,
- Industries chimiques 4.1%,
- Fer et acier 4.0%,
- Aluminium et autres métaux 1.2%,
- Papeterie et imprimerie 1.1%,
- Machinerie 1.0%,
- Transformation alimentaires et tabac 1.0%,
- Autres industries 7.0%,
• Extraction des énergies fossiles 7.7%,
• Agriculture hors déforestation 15.2% dont :
- Élevage et déchets de l’élevage 5.4%,
- Sols agricoles 5.2%,
- Autres productions agricoles 1.7%,
- Culture du riz 1.5%,
- Énergie utilisée en agriculture 1.4%,
• Déchèteries 1.7%.
Cette étude a le mérite d’identifier les secteurs qui exploitent massivement les énergies fossiles : les bâtiments et le transport, notamment routier. Ensuite l’agriculture génère des émissions de CO2 via la déforestation, les changements d’usage des sols, mais aussi par des émissions directes (élevage, culture du riz…). Certaines industries (extraction énergétique, ciment, métaux…) ont aussi une empreinte carbone élevée.
Les géosciences une réponse efficace à la nécessaire transformation énergétique et écologique
Actuellement l’utilisation de combustibles fossiles carbonés représente plus de 80% de l’énergie : charbon, pétrole et gaz naturel ; le reste étant fourni par l’hydraulique, le nucléaire et très accessoirement les énergies renouvelables (EnR : solaire, éolien, biomasse, géothermie, marin). Le chemin à parcourir pour remplacer les énergies fossiles est donc très important et nécessite le recours massif aux géosciences.
Au-delà de la recherche de gisements d’hydrocarbures, les géologues et les géophysiciens dans le monde mettent à profit leurs connaissances et leurs compétences pour trouver de nouvelles solutions pertinentes pour un avenir bas carbone. La géoscience a encore un bel avenir devant elle avec le déploiement à grande échelle de solutions pour 1) répondre au besoin urgent de décarbonisation de la planète pour enrayer le réchauffement climatique, et 2) trouver de nouvelles sources d’énergie puissantes, renouvelables et durables pour remplacer les combustibles fossiles avant qu’ils ne se tarissent.
Les contributions principales de la géoscience peuvent se résumer en six points:
• L’identification massive de réservoirs de stockage de CO2 à grande capacité;
• L’exploitation des gisements naturels d’hydrogène comme combustible électrogène ;
• L’exploitation de la géothermie notamment dans le domaine de la basse énergie ;
• La recherche de lithium notamment pour les piles et les batteries électrique ;
• Le stockage des déchets radioactifs en profondeur;
• La recherche des métaux et terres rares nécessaires à l’utilisation du solaire et de l’éolien.
Eliis, une entreprise impliquée dans la recherche de solutions bas carbone
La Journée mondiale du Climat reste une manière d’alerter et d’intéresser la population aux questions environnementales. L’entreprise Eliis est impliquée dans la recherche et le développement de solutions bas carbone pour participer efficacement à la lutte contre le réchauffement climatique. Stockage de CO2, exploration d’hydrogène naturel et géothermie représentent les axes majeurs qui mobilisent activement Eliis et ses experts en interprétation sismique.